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Roger VIDAL

La grande âme et Lélian

Quel fut donc ce mal d’être et puis ce mal d’aimer
Ce n’est pas seulement ce qu’en disent les livres,
Toi sur ses sanglots longs, lui sur ton bateau ivre,
C’est avec votre sang que vos vies s’abîmaient.

Tu n’es pas venu calme orphelin peu tranquille
Passion à fleur de cœur, le mal sans guérison,
Rimbaud à l’hôpital, ton ami en prison
T’ont – ils trouvé malin les gens des grandes villes ?

Verlaine ils sont de toi, de tes propres visions,
Ces poèmes écrits au fond des labyrinthes
D’une plume trempée aux folies de l’absinthe
Et puis ce nom Lélian comme une dérision.

Vos mots à l’infini aux génies des complaintes,
L’illusion du bonheur aux rimes envolées
Et ce jour a Bruxelles un coup de pistolet
Qui résonne toujours comme une longue plainte.

Dans l’autisme enfermé, Arthur, te croyant libre
Toi le dormeur du val coté cœur exposé
Ton langage des sens, ton oral implosé,
S’est inscrit à jamais tout au fond de mes fibres.

Paul, l’ancien si soumis aux sanglots des tourments,
Dérivant à demi en ta propre tempête
D’un delirium tremens oh prince des poètes
Tes mots restent en moi comme un déchirement.

Ce qui sera légende est déjà publié
Même le vent mauvais aux perfections métriques,
Vos réponses messieurs, vos lettres « martyriques »
Mais m’en demeure au cœur l’ariette oubliée.