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Roger VIDAL

Feuilles perdues

Rien n’est fragile comme écrire
Comme écrire rien n’est mouvant
C’est comme l’air qu’on sait souvent
Et qui passe en éclat de rire
C’est une musique du vent…

Un matin tu passes dans l’ombre
Sans même que le chant d’oiseau
Qui te berçait dans la pénombre
Se fasse plus grave ou nouveau
Tu n’es qu’un, au centre du nombre…

Il est venu ce bel automne
La feuille mure aux couleurs d’or
Après les fruits de messidor,
Voila que la saison s’étonne
De tes grands airs de matador.

Oh replie-toi aux plis tranquilles
En ta retraite accoutumée,
Toi fils d’hier, va dors calmé,
Lové au creux de la coquille,
De ton amante tant aimée.

C’est ton miroir qui ment peut être
Sur l’absolu de tes années
Et cette ride devinée,
N’est que buée sur ta fenêtre
Qui te cache le jour qui nait.

Et tu te revis aux époques
D’iles aux trésors amassés
Autant de lèvres embrassées
Qui n’ont souffert que d’équivoques…
…Tu es cet enfant du passé.

Écrire je le sais s’oublie
Tout simplement, comme rêver,
Comme l’envie de dériver,
Comme le parcours accompli...
... Et tu n’es que plume archivée...

Le 06 avril 2012