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Roger VIDAL

Continuez sans moi

A force de courir, de vivre dans le vent,
A force d’exposer ta vie, ta vraie nature
Tes espoirs de matins au soleil arrivant
Il fallait bien qu’un jour tu ailles plus avant
Où finit la raison et où naît l’aventure.

Et moi je te disais de mordre à pleines dents
D’oublier les mots sus et d’inventer l’histoire
Il n’y a que les vieux pour parler d’accident
Quant on trouve l’azur dans le soir descendant
Comme une récompense après une victoire.

Ton corps et puis l’esprit, que tout cela repose
Sur un perfide hasard une envie de revanches
Il fut le jour venu du moins je le suppose
Comme disait Françoise à son amie la rose
La terre de Léo, la terre et puis les planches.

Ah non ne mourez pas même dans vos pensées
Souvenez vous de nous, nos pieds nus en nos courses,
Provocantes fictions, nos raisons offensées
Qui vous faisaient vibrer aimantes insensées
En disant nos secrets au plus profond des sources.

Nous nous aimions d’amour ? Ah Dieu la belle affaire !
Que n’avons-nous aimé en ces temps de soleil
Nous avions devant nous un monde à satisfaire
Un histoire à bâtir et ensuite à défaire
Toi et moi disions-nous, toi et moi c’est pareil.

C’était vrai en ce temps ma douce camarade
Me souvenant de toi me vient l’odeur des foins
L’amour que nous faisions … toute une sérénade
Oui mais je suis parti et tu restes en rade
Tu m’écris aujourd’hui et je suis déjà loin.

Il n y eut entre nous que du flou d’établi
Un jour une pensée… comme je vous aimais,
Et puis ce passionnel peu a peu affaibli
Solitude d’un jour, un sentiment d’oubli
Ah depuis ce temps là que de lointains jamais.

Il m’arrive en rêvant de croire quelquefois
Que mon cœur est bien plus qu’une simple machine
Ah ma ferveur passée ma chaleur d’autrefois
Que de jours, que de nuits, que de temps, que de fois…
Mais demain c’est déjà, au bout du port, la Chine.

Mai 2009