Vos
poèmes

Comme dans une infime cave froide
Toute grande ouverte sur l’infini
Se nappant d’une aura blafarde
Mon âme s’en allait par ici ;

L’avez-vous vu, nobles rôdeurs ?
Elle porte en elle ma joie, mes peines
Et tous les secrets de mon cœur.
Sans elle ma vie semble bien vaine !

Par ici ? Rien ! — Par-là ? Non plus&#8201
On n’a pourtant pas bougé d’là.
Il faut s’y faire, elle est perdue.
Faut pas s’mettre dans ces états là :

Nous autres, rôdeurs, n’avons pas d’âme
Pourtant, nous vivons très bien sans,
Pour que tu ne verses pas tes larmes
Ici, on va te dire comment.

Ce vide, en toi, que tu ressens,
On le remplit bien habilement.
–Mais par quoi, si ce n’est par l’âme ?

–Par deux trois trucs, bien plus pratiques :
Travail, argent, tubes cathodiques.
Et plein de médocs, pour rester calme.