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Robert ROBLOT-COULANGES

Superstition.

Si je répand du sel sur le pas de ma porte,
Si l'encens que je brûle et que le vent emporte,
Au loin dans ta demeure et jusque sous ton toit.
Ne me critique pas, écoutes et puis tais toi.

Parce que c'est vendredi, c'est le premier du mois,
Et je ne voudrais pas que l'on entre chez moi.
Je sais bien qu'au « Quimbois » personne jamais n'y croit,
Mais pourquoi sur ta porte avoir planté une croix.

Pourquoi ta lampe à huile jamais ne s'est éteinte,
Puisque tu ne crains pas l'esprit et son étreinte.
Tes pensées furent remplies autrefois par nos pères,
De choses bien étranges relevant du mystère.

Et ton éducation due bien s'accommoder,
A des objets étranges à des choses démodées.
Le cheval à trois pattes ou bien l'homme sans tête,
Ont bien fait des chansons qu'on disait dans nos fêtes.

Et puis si l'on te parle du « Dorlis » de passage,
On voit frémir tes seins sous ton joli corsage.
Et puisque tu prétends qu'à cela tu ne crois,
Que font sous l'oreiller tous des ciseaux en croix.

Les choses de l'au-delà, font partie de ton âme,
Que font briller en toi parfois d'étranges flammes.
Laisse donc faire les gens et laisse à leurs croyances,
Ceux qui veulent ainsi affirmer leur présence.

Et surtout ne ris pas des pratiques bizarres,
Toute foi peut susciter en nous un certain art.
Une logique veut que les choses s'expliquent
Mais à tout ce qui est, jamais elle ne s'applique.

Alors est né le doute et tout ce qu'il comporte,
Qui nous fait bien répandre n'importe quoi sous nos portes.

Robert Roblot-Coulanges.