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Richard OBERRIEDER

C’était la Bérézina.

La nappe de brume, invasion conquérante,
Se répandait sur la morne plaine enneigée.
Les rêves de Grande Europe s’étaient figés
Dans les crânes de cette troupe agonisante.

Pantins désarticulés, jouets des Cosaques,
Faisant une gigantesque débâcle d’hommes.
De ses soldats, Napoléon faisait la somme.
Civils et blessés s’entassaient aux bivouacs.

Le long de ce Styx, comment éviter Charon ?
Par sacrifice des pontonniers pour deux ponts.
Mais tant pis car la retraite serait gagnée.

Moscou, Bérézina, victoires de Pyrrhus.
Pour l’Empire, c’était le coup de grâce russe.
Torches vivantes sur les ponts incendiés.