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René DOMENGET

L'ouvrier

Chaque jour il s’en va
Qu’il pleuve ou bien qu’il vente,
Chaque jour pas à pas
Il gravit cette pente
Qu’est sa vie de misère.
Non, il n’est pas chômeur,
Lui, il a un boulot
Qu’il fait avec ardeur,
Pour nourrir ses marmots.
Mais qu’est-ce qu’il espère ?

Qu’importe si, il est
Pendant dix heures par jour,
De l’eau jusqu’aux mollets,
Ou tête près des fours.
Ou bien dans la poussière.
Qu’importe la douleur,
Les croûtes sur la peau,
Est-ce qu’un travailleur
A besoin d’être beau ?
A-t-il besoin de plaire ?

Qu’importe s’il transpire,
Et parfois jusque au sang,
Pour qu’un seul homme en tire
Par des mille et des cents,
Bombance journalière.
Le monde est ainsi fait,
Depuis la nuit des temps,
Il y a les laquais,
Et ceux qu’ont plein d’argent.
Menant la vie princière.

Et il ferait bon voir,
Que des illuminés
En rêvant de grand soir,
Arrive à tous changer.
En voilà des manières !
Ô ! Il a bien songé
Souvent se révolter,
Mais à la tête forte
On a montré la porte.
Partir ou bien se taire.

Alors il ferme sa gueule.
Ce n’est pas qu’il soit veule
Mais les gosses ils ont faim.
Faut penser à demain.
Ravaler sa colère.
Et ainsi va la vie,
Quand ont n’est pas bien né,
Réfrénons les envies
Pour pouvoir subsister,
Pensent les dignitaires.

Mais dites moi en somme,
Vous qui connaissez tout ?
Est-on encore un homme,
Lorsqu’on vit à genoux ?
Parfois plus bas que terre.