En mai, le printemps s’encanaille, L’envie de courir me tiraille, Allons au bois, de fleurs, garni ; Porte d’Auteuil d’où je m’élance, Peut-être que j’aurai la chance D’apercevoir Sabatini.
Sur le lac, les canards barbotent, Des couples d’amoureux canotent Et flirtent en catimini, Avec ma foulée qui s’allonge, Je reste concentré et songe Aux jambes de Sabatini.
A Longchamp, les trotteurs s’entraînent, Tirant les drivers qui les mènent Mais ni leur queue flottante, ni Leur crinière au vent qui volette Ne peuvent m’ôter de la tête Les cheveux de Sabatini.
Dans les rues, entre les immeubles, Encore galopant, je meuble Mon esprit sombre et démuni ; Sous le pont Mirabeau, la Seine Passe… Comme elle, je me traîne, Je n’ai pas vu Sabatini.