Vos
poèmes

Je ne me lasse pas d’arpenter ce pays
Plein de diversité, si vieux et si joli,
La Seine qui se mire au ciel d’Ile-de-France,
Les villages perchés fleurant bon la Provence,
Joachim du Bellay qui célèbre l’Anjou,
Le marais vert qui fait le renom du Poitou,
Les saintes abbayes et le vin de Bourgogne,
Les gaves du Béarn, les coteaux de Gascogne,
Les reliefs de la Marche et les monts du Lyonnais,
Les étangs poissonneux aux plis du Nivernais,
L’ardoise et le tufeau des châteaux de Touraine,
Les filles en sabot passant par la Lorraine,
Les routes sillonnant les flancs du Dauphiné,
Les combes et les crêts de la Franche-Comté,
Les moulins écumant les rus de Normandie,
Les cathédrales qui haussent la Picardie,
Les sources irriguant le Comtat Venaissin,
Les cours d’eau encaissés sculptant le Limousin,
Les îles de l’Aunis, les abers de Bretagne,
Les chais du Languedoc, les caves de Champagne,
Les châtaigniers de Corse et les blés de l’Artois,
Les chalets accrochés aux pentes de Savoie,
Les bastides semées dans toute la Guyenne,
Les burons de l’Auvergne et les fermes du Maine,
Les fruits du Roussillon, les prés du Bourbonnais,
La Loire entre ses bancs, baignant l’Orléanais,
Le pavé inégal sur les chemins des Flandres,
La Saintonge où sinue la Charente en méandres,
Les gorges effilées du haut pays niçois,
Les nids d’aigle cachés dans le comté de Foix,
Les vignes et les bourgs de l’Alsace prospère,
Le Berry cher au cœur de George Sand naguère,
Oh ! Comme ils sonnent bien tous ces noms égrenés
Et que génèrent-ils de liens insoupçonnés !
A les énumérer viennent en ma mémoire
Tant de géographies et de siècles d’histoire,
De villes d’aujourd’hui, de témoins d’autrefois
Qu’aussitôt resurgit le chemineau en moi.