Dans les nimbes hier, et demain au tombeau, Coincé entre néant et poussière qui fume, Moi dont la vanité me servit de costume Ne suis qu’un grain de sable au penchant du coteau.
Au combat permanent, brandissant mon drapeau, Désirant me défendre, un grand péril j’allume Où, bien qu’armé pourtant, je sombre et me consume Et plus qu’un bouclier, mon corps est un fardeau.
Le passé a vécu, l’avenir est mirage Et le jour qui s’enfuit la roue d’un engrenage Qui vers la mort m’entraîne inexorablement.
Chaque jour qui s’égrène est une pelletée Qui, pour creuser ma fosse, hors du sol est jetée Avec son contenu de peine et de tourment.