Hommes de Terre
Je rêve chaque nuit,
D'une bombe vitale
Qui nous crève pénis
Et trompes vaginales.
De zéro à cent ans,
Autour des herbes folles,
Nous verrons fuir le temps
Dans son dernier envol.
Les chercheurs chercheront...
La mort prendrait les corps
Des humains sans raison,
De ceux qui ont eu tort.
Et malgré‚ les milliards,
Garantis par les Grands,
Nous voilà tous vieillards,
Obsédés des enfants.
Cent millions puis cent mille,
La terre prend des forces,
Allégée des nombrils,
Qui pesaient son écorce.
Mille, cent, quatre-vingt,
Le vert redevient vert,
Les ours prennent le Rhin,
Le Gange, ses lumières.
Vingt, dix, neuf, huit, sept, six,
Des chameaux passent… Rome,
Eiffel est très fleurie,
Pékin où reste un homme.
Cinq, quatre, trois, deux, un,
New York couve ses loups,
Mexico a l'air sain,
Sydney ses kangourous.
Zéro, l'homme n'est plus.
Rien ne sert de pleurer,
Les espèces évoluent,
Et on ne sait jamais...
Je rêve chaque nuit,
D'une bombe vitale
Qui enlève nos vies
Pour un monde animal
Et aussi végétal.
