Allongés sur le sable, au creux des dunes Mouvantes qui nous chauffaient le dos face au ciel, Nous regardions le jeu beau, éternel, D'oiseaux aux voix émouvantes, importunes ;
Vraiment rien ne pouvait troubler notre plaisir D'être là, comme celà, à ne rien faire Et nous sommes restés longtemps, tout à loisir, Jusqu'au soleil tombant qui chuta dans la mer ;
Les dunes étaient assombries quand nous rentrames, La marée est partie, les oiseaux aussi, Mais le soleil renaîtra demain sans souci ; Ta brune coiffure rejouira mon âme ;
Dans la chaleur de l'été qui se fait patient, Cette candeur hébétée des premiers instants De l'amour, nous retrouverons mots et gestes Du jardin d'Eden si tôt perdus qui restent ;
Là, ton corps bronzé aux formes épanouies M'invite au beau sabbat sans attendre la nuit Sur le grain d'or irisé qui nous fait statues Pâles tandis qu'en lointain ailleurs la mort tue.
