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Raymond GRISON

Inconscience

Comment peux-tu rire, toi l'être humain ?
Nous avions confié la Terre entre tes mains.
Vois ce que tu en as fait, être malsain !
De toutes ces beautés il ne reste plus rien.

Nous t'avions cédé une eau douce et limpide.
Tu l'as toute souillée dans tes usines stupides.
S'écoulant doucement de ces hautes montagnes,
Où tu as planté, çà et là, tes mâts de Cocagne.

Quittant ta grotte, tu as construit cette maison,
Qui blesse le regard et masque l'horizon.
Dans ces prés verdoyants, la vaste campagne,
Où tu aimais t'ébattre avec ta belle compagne.

L'inutile tu le jettes. L'air devient irrespirable.
Ne vois-tu autour de toi comme tout est misérable ?
Comment peux-tu vivre parmi tant de déchets ?
Garde bien à l'esprit que c'est toi qui les a fait.

Dans chacun de tes actes, le sol tu contamines.
Tu supprimes la vie. De quoi ton coeur s'anime ?
Répandant des toxines, que tu n'as pas testées,
Destinées aux insectes, l'atmosphère empestée.

Tu seras puni, car tu es le seul à blâmer,
Les rayons du Soleil sont là pour te chauffer.
Nul besoin de ces arbres, que tu as abattus,
Il te faudra en replanter, gémir ne suffit plus.

Sur quelle pente suicidaire t'es-tu précipité ?
Il n'y a vraiment pas de quoi te féliciter.
Face aux maladies tu n'auras pas de repos.
Ton extinction suivra celle des animaux.

Et tous ceux que chaque jour tu consommes,
Est-ce bien nécessaire de les sacrifier, en somme ?
L'autruche, qui dans le trou cache son oeil,
Comme celui de Caïn accompagnera ton deuil.

Et si demain la faim te tenaillait le ventre,
Tel cet ogre des contes qui sortait de son antre,
N'en viendrais-tu pas à dévorer tes propres frères ?
Perdant l'esprit, tu te complairais dans l'enfer.

Ta cupidité te fit détruire bien des richesses,
Mais tu as le confort pour asseoir ta paresse.
Le gain de quoi puisque tu auras tout perdu,
Si autour de toi les oiseaux ne chantent plus.

De l'or au pétrole, tu fixes une valeur à tout,
Ces minéraux, en fait, ne valent rien du tout.
Ce qui distrait ton esprit détruit la Terre,
Te paraît aujourd'hui bien plus que nécessaire.

Tu crées des objets beaucoup trop artificiels,
Qui partent en fumée, s'éparpillent dans le ciel.
Les richesses sont ici, regarde autour de toi,
Te côtoient depuis toujours, mais tu ne les vois pas.