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Raphaelle SELLES

De guerre lasse

Le nez dans ma gibecière,
Je pluie de larmes,
Et je m'affaisse dans la boue,
Je vomis tout,
L'avant, le présent et toute arrière pensée.

En petit prout inodore,
Je sais passer inaperçu,
Sans même m'en apercevoir.
Il ne reste déjà plus rien à voir.
C'est l'arrivée au grand trou.

Un petit monticule de poussière,
Du vent là-dedans qui siffle,
Pour s'accomplir dans le grand tout.
Un jet de terre et un grand flash en prime,
Suivi en contrefil par l’arrivée du nouveau nouvel an.

J'aspire justement au silence vertical,
Le regard perché sur l'horizon,
Jamais trop loin en fait d'Oran,
Ni d'Oradour-sur-Glane, surtout
Au moment des grands feux.

La démence pour seul presbytère,
Dans la périmétrie de tous les lions en cage,
J'ai le cerveau qui croasse du son des pas qui tournent,
Je n'entends qu'eux mugir leur ennui sous calmants,
Et tout ce stress ambiant sous forme de tristesse absurde.

Et toutes ces claques qui se perdent.
Et toutes ces langues qui tournent.
Et tout ce climat miteux, qui sent le vieux cloaque.
Et tout ce temps qui passe tant et si bien que la clameur pu
N'est plus seulement devenue qu'une vieille rumeur.

Je fais le grand voyage, je fais l'âne aussi bien que le co
Matière et antimatière, je fais caca tous les matins.
Quand tout va bien, je m'inquiète encore pour le lendemain,
Et le surlendemain m'affole avec tous ces vieux jours incer
Mon voisin meurt de faim et je crains pour mes biens.

Je ne vois rien, je ne sens rien, je n'écoute rien
D'autre que ma petite vanité d'humain. Nature, si tu m'en
S'il te plaît, rends-moi un dernier grand service si le tu
Jette-moi par la fenêtre du train, mets-moi la tête à l’aise
Dans l'humus de ta chair. Fais-moi geler dans tes cascades

Pures.

Prête-moi encore la mort si tu le peux encore.
Ou alors éclate-moi la gueule tout au fond d'un ravin.