L’Homme se tient calme, sous la fenêtre De ce ciel qui l’a vu naître. Il n’y a plus que cette nouvelle et lui, Qui songe combien lente est la vie qui fuit. Pourtant, condamné, il trouve sa fin trop discrète. Il aurait tout donné pour allonger sa retraite. Il passe en revue le souvenir des siens, Vagabonde avec les nuages sur de futiles riens, Ramène sa pensée sur la frivolité de son enfance, Sans espoir d’une improbable délivrance. Il réfléchit sur la vitesse de sa pensée, Qui, en ce moment, lui permet d’embrasser Très très vite, son passé précisément, Le futur qu’il ne vivra pas, et ce présent. Il s’autorise, philosophiquement, la réflexion, Détaché de lui, sur lui-même, comme un espion. Le temps est compté, cependant il réfléchit encore. Avant de rejoindre l’œil du soleil d’or. Il n’a ni haine, ni hargne, il vit intensément, Plus qu’avant, la rareté précieuse de l’instant. Ce qui est rare, sa vie, lui est devenu cher. Et ses réflexions, il les emportera dans l’éther.
