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Pierre HESBERT

AVEUGLE QUI NE ME VOIT PAS 14 12 2003

Ils se lèvent à sept,
Bossent à huit,
Déjeunent à douze,
Bossent à quatorze,
Rentrent à dix-huit.

Il en a quarante,
Elle, trente neuf.
Ils n’ont pas fait la guerre,
Ils ont trop bataillé,
Mais ne savent plus pourquoi.

Le temps est passé sur l’Amour .
Maintenant, ils passent leur temps,
Un temps morne et lent,
Qui passe silencieusement.

Ils se font l’économie de mots.
Pour ne point parler.
Ils se disent du plat,
Ils causent juste ce qu’il faut.

Quand ils avaient jeté leurs forces,
Dans la vie avec ardeur, jouissance,
Qu’est-ce qui fait
Que le ressort casse ?

Ils ont cherché, ils ont un peu tenté,
De trouver un réparateur agréé.
Le sort en serait donc jeté.
Ils sont prêts à se résigner.

Mais ils pourraient espérer.
Il n’y a pas de raison
Pour que réparation
Ne puisse se faire.

Il suffit de tomber,
Comme ça, sans y penser,
Sur le bon horloger.
Qui dit qu’il n’en est plus ?

Il doit bien en demeurer un,
De ces types qui ont du métier,
Qu’on a foutu dehors,
Because le progrès.

Personne ne songe vraiment,
A sombrer, ou s’ennuyer.
Pourquoi se faire une raison,
Une médiocre équation ?

Y a forcément mieux à faire.
Il n’y a que les humains
Pour ne plus s’entendre.
Ils n’ont qu’à prendre modèle

Sur le sable qui roule
Sous les épousailles de la vague,
Au soleil qui ourle