Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Philippe MARTINEAU

Vitrine

Le dieu qu’ils ont prié s’est tu jusqu’à la fin
et leur foi de naissance est à présent caduque.
Bien qu’ils soient amaigris, ils n’ont plus jamais faim :
est-ce à cause du trou qu'ils ont tous à la nuque ?

Qui peut avoir le cran d’oublier cet endroit
depuis que chaque jour en fait une vitrine ?
Bien qu’ils soient dénudés, ils n’ont plus jamais froid :
est-ce à cause du trou qu’ils ont à la poitrine ?

Bien qu’ils soient bouche ouverte, ils ne répondent rien.
Ils n’ont plus d’or aux dents – il est chez les orfèvres.
Sans doute est-ce trop tôt pour que l’historien
donne un sens au néant qu’ils ont entre les lèvres.