Une bouteille à la mer.
Il était là, à toi,
Au creux de la main,
Mais t’a fui entre les doigts,
Comme eau que rien ne retient.
Une eau de mer,
Au goût de larme,
Une eau amère,
Où se noie l’âme.
Pourtant sur le mât de l’espoir,
Pour marquer ton territoire,
Tu l’avais tissé,
Ta toile d’araignée.
Mais elle ne fut jamais achevée,
Et tu n’as pu retenir,
Ce qui devait te nourrir.
La toile déchiquetée,
Dès lors fragilisée,
S’est envolée, dispersée,
Par le vent mauvais.
Tu l’as mené sur des flots incertains,
Guidé dans un brouillard assassin,
Cet amour laissé à son destin.
Ta corne de brume faussée,
L’a conduit sur les rochers,
Et tu l’as regardé sombrer.
Pourquoi n’as-tu pas lancé
Une bouée à cet amour naufragé?
Pourquoi as-tu lâché ,
Cette main désespérée,
Qui en vain tentait de s’agripper?
Tu voulais naviguer à vue,
Sans les instruments reconnus,
Pour affronter ces éléments:
La confiance aurait dû d’être ton sextant,
Ton étoile polaire, mes sentiments.
Mais l’aiguille de ta boussole affolée,
Refusait de te fixer un cap assuré.
La main en visière,
Tu regardais en arrière,
Scrutant l’horizon du passé,
Pour capter un vent inespéré,
Et tracer ta route.
Mais ce fut la déroute,
Car pour gonfler les voiles,
Il fallait barrer de l’avant,
Et suivre la bonne étoile,
Proposée par ton aspirant.
Celui qui écume les mers comme pirate,
Ne peut mener qu’une barque scélérate.
Car qui arraisonne la nef de l’amour,
En battant pavillon de la mort,
Doit accuser tous les torts.
De nouveau les pieds sur terre,
J’ai enfermé un souffle d’espoir,
Dans une bouteille qui vogue en mer,
En quête d’une histoire,
Où le chant des sirènes,
N’attirera pas les haines.
