Il est sur terre au même titre que toi, Mais il dort à terre, privé de toit. Pourquoi toise-toi ce pauvre hère, Toi qui n’a jamais vécu la misère? Que sais-tu de ses peines , Toi qui affiche tant de haine? Imagine ce que sont ces pensées? Imagine jusqu’où il a pu penser? Et pourtant malgré cette voie d’eau dans sa vie, Il est encore sur le pont à subir les intempéries. Mourir est une lâcheté qu’il ne veut s’offrir: En finir est une idée qu’il ne peut souffrir. Comme toi il aime la vie. La sienne est souffrance, La tienne abondance. Et même si sa vie ne te semble qu’un lavis, Offre lui un répit: Souris-lui. Puise en toi cette touche d’humanité , Et regarde-le avec dignité. Tu le verras fuir ton regard: Pour lui on a eu peu d’égards, Alors, pour une fois renverse son quotidien: Tends-lui la main. Serre-lui la main. Donne ce qui ne coûte rien, Offre ce qui ne mange pas de pain: Voir enfin quelqu’un, Voir, dignement , un être humain.
