"Petite pluie abat grand vent".
Va, rampe, insinue-toi en mon être,
N’épargne rien, pas même le paraître,
Ronge, mine, ondule en manoeuvres,
Fais ton nid, infâme couleuvre,
Va, détruis et répands le mal-être.
Fais ton oeuvre,
Va, tempête, déchiquette ,
Désarticule, démembre et étête,
Souffle, disperse, et déchire:
Un jour, il faudra que tu vires,
Un jour tu devras mourir.
Car sur les plaines désertées de mon âme,
Il n’y aura plus de béantes cicatrices ,
Pour évacuer les larmes devenues réparatrices,
Tu ne pourras plus enfoncer ta lame:
Sur les étendues asséchées de mon esprit, plus une larme.
Un jour , plus fort que toi, doucement,
Assidûment, plus fort en moi, lentement,
Sûrement, Elle fera son nid.
Posée sur mon chemin,
Par le grand ordonnateur du destin,
Elle me tendra la main,
Et sur le canevas déchiqueté de ma vie,
Patiemment, Elle raccommodera l’envie,
Délicatement, Elle coudra une trame plus jolie.
Elle brodera le bonheur sur fil d’or,
Elle me soufflera vers d’autres ports,
Là, où m’attend un autre sort,
Celui où règne la quiétude,
Elle, dont je ferai mon habitude.
C’est en Elle que je trouverai la paix,
C’est sur Elle que je me reposerai,
Et, comme un petit enfant, la tête posée sur son buste,
Je trouverai enfin le sommeil du juste.
En mes rêves, chacune de ses inspirations,
Résonnera comme une libération.
Alors, la petite bise, pour le petit enfant,
Aura percé l’ouragan ,
Elle l’aura implosé,
Et se sera imposée.
Et ,au dicton,
Elle aura donné raison:
“Petite pluie abat grand vent...”
