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Pellegrino SORICELLI

Mon enfer.

Ton souvenir me hantera,
Chaque jour que Dieu fera,
C’est ton sourire qui me punira,
Celui qui un jour s’est noyé en mes yeux,
Pour ensuite se suicider en adieux.

Aucune trêve en mon âme,
Aucun rêve d’autre femme,
Rien ne pourra éteindre la flamme,
Pas même la mort, l’infâme.

Je couverai ce feu en mon coeur,
Il m’a procuré un rare bonheur.
Je l’alimenterai de ton odeur,
Le nourrirai de ta saveur.

J’abolirai la rancoeur,
Cause de bien des heurts,
Pour ne garder qu’une chaleur,
Celle de ton coeur,
De ses couleurs.

Quand ankylosée par le froid,
Mon âme sera dans l’effroi,
J’évoquerai le souvenir de toi.
Et cette petite flamme lovée en moi,
Jaillira du feu de l’enfer,
Et apaisera mon calvaire.

Personne ne pourra jamais
Oter ce que Dieu m’a donné:
Ma liberté d’aimer,
Loin de l’être aimé.
Elle sera ma croix à porter,
Et devant les portes de l’enfer,
Spolié de mes chairs,
Je hurlerai encore ton nom,
A en émouvoir les démons.

Mon pardon viendra de Lucifer,
Qui jugera que son Enfer,
Je l’aurai vécu sur Terre,
A vivre cet amour galère.

Je pourrai alors finir de me consumer,
Dans la fournaise d’un feu sacré,
Dans lequel j’aurai versé,
Ma petite contribution,
Mon éternelle punition:
L’étincelle de notre union.