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Pellegrino SORICELLI

Mens sana

De l'immatériel,
tu as fait mon réel.
Tu as bâti ma vie,
des ombres de la nuit,
dans mes sommeils,
et dans mes veilles,
c'est toi qui m'as grandi.
Tu m'as fait rêver,
mais pleurer aussi.
De rien tu m'as fait,
et d'un rien défait.
Tu m'as fait innocent,
pour déniaiser l'enfant,
et accoucher d'un grand,
lui donner du bonheur,
le plomber de malheurs.
Tantôt meilleur ami,
tantôt pire ennemi,
tu as fait mes voyages,
et mes pires naufrages.
Tu as été ma muse
et ce qui désabuse,
donnant et reprenant,
offrant et privant.
Tantôt souffle de cœur,
tu m'as poussé à aimer,
tantôt souffre-douleur,
tu m'as poussé à haïr.
Tu m'as aidé à barrer,
les plus beaux navires,
aux voiles gonflées d'espoir,
puis soufflé dans le brouillard,
du plus noir désespoir.
Tu m'as mis sur la route,
et tu as été ma déroute,
semant la graine du doute,
dans mes vaines certitudes.
Tu m'as fait capitaine,
navigateur solitaire,
des océans de la haine,
et baroudeur des terres,
où pleut la solitude.
Tu es mon être de pensée,
le protégé de mon corps,
mais aussi son garde du corps,
pour l'avoir tant protégé.
Tu es ce qui m'a fait naître,
ce qui a fait mon être,
que je ne peux transmettre,
quand je vais disparaître.
Aussi, pour perdre la mort,
et conjurer son sort,
je déroute son voyage,
en te rendant hommage.
Couché sur du papier,
je te rends éternel,
pour la postérité.
Te voilà poésie,
te voilà immortel,
mon ami, mon esprit.