Vos
poèmes

Elle a gardé en son armoire,
Le trésor de sa mémoire,
Elle a rangé dans un tiroir,
La mémoire de son histoire.

Et chaque fois qu’Elle veut le voir,
Comme au premier soir,
Elle fouille son armoire,
Et Elle le redécouvre.
C’est un petit trésor qu’Elle couve,
Le trésor de sa vie:
Les affaires de son mari.

Jamais rien ne bougera,
Tout est là, rien ne mourra:
Ses chemises religieusement repassées,
Ses bleus de travail élimés.

Dans la poche d’un veston,
Griffonnés sur un vieux carton,
Quelques numéros de loto,
Qu’Il n’a jamais joués,
Et des tickets de tiercé,
Sont soigneusement gardés.

Dans son jean préféré,
Son briquet continue à courtiser,
Les cigarettes du denier paquet.
Et dans sa chemisette rayée,
Qu’Il aimait tant porter,
Elle a logé son mouchoir,
Encore imprégné de son parfum,
Qu’Elle aime sentir le soir,
Pour évoquer son dernier matin.

Sous une pile de maillots,
Elle a niché bien au chaud,
Sa montre qui ne palpite plus.
L’heure s’est suspendue,
Avec son départ,
Elle n’accusera plus aucun retard.
Elle indique toujours la même heure,
Celle du malheur.

Pourtant, Elle la remonterait volontiers,
Cette montre, si seulement elle réussissait,
à remonter le temps, un instant,
Juste pour la revoir à son poignet,
Comme au jour où Elle lui avait offert,
à son anniversaire.

Chaque soir,
Pour tromper son désespoir,
Elle ouvre son armoire,
Et Elle le fait revivre.
Il lui permet de survivre,
Car son esprit continue à l’assister,
C’était sa promesse de jeune marié:
“Les époux se doivent mutuellement respect,
Fidélité, secours, et assistance”,