Ma prison n’a pas de barreaux, Ce qui m’y enferme sont les maux: Ceux qui ont enserré mon âme dans un étau, Et scellé la porte du cachot.
Ma geôle n’est pas de béton, Ce qui m’a mis les fers c’est le mouron, Celui qui fait tourner en rond, Celui qui rend le temps trop long.
Et je compte les jours, Incarcéré dans ma tour, Et le temps écoulé se lit sur la muraille, Où une ribambelle d’entailles, Marque l’ennui qui s’égraine, Et témoigne de ma peine.
Ma cellule est privée de lumière: Ceux qui l’ont obscurcie ont voulu un enfer, Où moisit l’existence amère, D’un détenu qui ronge le pain de la colère, S’abreuve de l’eau croupie de la misère, Et fait de la tristesse, son seul univers.
