Ma Belle d'âme
La Terre a vidé ses mers,
Et la lune a fui la Terre.
Les vents ont stoppé leur course,
Les fleuves ont tari leurs sources,
Et la nuit privée du jour,
Est un aller sans retour.
Ainsi meurent mes jours,
Mes jours sans ton amour.
Mon printemps sans hirondelles,
N'annoncera plus les beaux jours,
Et là-haut les neiges éternelles,
Ont déserté leurs sommets.
Les montagnes sans vallées,
Retiennent des cascades de larmes,
Et privé de leur vacarme,
L'écho reste sans voix.
Ainsi va ma vie, loin de toi.
Mon âme est une horloge arrêtée,
Sans aiguilles, sans tic-tacs,
Une mer gelée privée de ressac,
Tout est transi, tout est figé.
C'est une plaine que le froid gerce,
Une âme que plus rien ne berce.
Mes peines comptent mille et une nuits,
Des nuits qui ne rêvent que de trêve,
Dans un calvaire que rien n'achève.
C'est ainsi que je vis, aujourd'hui.
Mon coeur est une partition,
Qui n'affiche que l'unisson,
D'une note faite de silence,
Et d' une autre de souffrance.
Son métronome rythme des soupirs,
Que plus rien ne semble abolir.
Et ses notes se sont pendues,
Sur une portée désespérée,
Qui ne porte plus,
Qui ne supporte plus.
Voici ma vie de dépit,
Une torture sans répit.
Mais je nourris le fol espoir,
Qu'un jour à la tombée du soir,
Le crépuscule ressuscite l'aurore,
Que l'aube conjure le sort,
Pour qu'un jour nouveau soit,
Que je puisse te revoir encore,
Comme aux jours heureux,
Toi qui étais mon autre moi,
Rien qu'une fois,
Une dernière fois,
Et sans le moindre mot,
Pour éviter les maux,
Se dire adieu des yeux.
Tisseur de Rimes
