Il sait que l'on se fuit, En dépit de l'envie, Il sait que l'on se nuit, Quand le jour sévit.
Alors, au cœur de la nuit, Quand tombent les résistances, Quand sombrent les défenses, Et que la méfiance s'engourdit, Morphée efface la distance, Et nous ravit à nos lits, Pour faire un pied de nez, à sa sœur la journée.
Enveloppés dans sa cape, Il nous mène vers ce cap, Que le jour interdit, Aux couples maudits, Ceux que la lumière, Pousse à la guerre, Ceux que le jour punit.
C'est ainsi qu'il escorte, C'est ainsi qu'il transporte, Nos âmes dans la pénombre, Vers un autre monde, Le temps d'une trêve, Le temps d'un rêve, D'un songe commun, Avant de mourir au matin, Et donner le jour au chagrin.
