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Pellegrino SORICELLI

Du bout des doigts.

La sirène vient de le libérer,
Il marche l’échine courbée.
La fatigue l’envahit,
L’étourdit, il est anéantit,
Mais il sourit.

Une menotte d’ange,
S’est glissée dans sa main large,
Usée avant l’âge,
Crevassée par l’ouvrage.
Un enfant tient son roi,
Du bout des doigts.

Un regard d’enfant timoré,
Que le monde effraie,
Se noie alors dans les yeux,
De son preux chevalier,
Cet homme valeureux.
Un petit d’homme admire son dieu.

Il est fier d’être à deux,
De vivre sous ses cieux,
Ceux d’un être vertueux,
Qui lui lit le monde,
Qui lui traduit sa ronde,
Pour que le bonheur l’inonde.

Une joue de satin,
Un tendre câlin,
Frôlent la toile émeri,
De sa barbe vieillie.
Un bambin caresse l’égérie de sa vie,
Il l’aime à l’infini.

Un baiser d’angelot,
Glisse sur sa peau,
Et lui offre le repos,
La récompense de ses sacrifices,
Qui enfin panse ses cicatrices.
Ils se serrent alors la main,
Et ne font plus qu’un.

Sur le trottoir,
à l'abri des regards,
Un pommier enlace sa pomme,
Le fruit chéri d’un homme.

A toi, mon père, ma chair.