Donne-moi.
Je te sens m’échapper,
Mais je te tiens bien enlacé.
Ta tête trop lourde à porter,
S’est écroulée sur mes genoux.
Tout tourne autour de nous,
Mais ne pars pas,
Donne- moi.
Tout en moi n’est qu’effroi,
Parle-moi encore une fois,
Rassure-moi, et dis-moi,
Qu’elle n’est pas là, déjà.
Regarde-moi et donne-moi,
Encore une fois.
Ne t’en vas pas,
J’ai besoin de toi,
Ne me laisse pas,
Regarde-moi et donne-moi,
Ce que personne d’autre ne verra.
Te voilà comme mon enfant,
Dans mes bras réconfortants,
à supplier, suffocant.
Et je hurle mon impuissance,
Face à ta souffrance.
Ne pars pas et donne-moi,
Ce que personne jamais ne connaîtra.
Donne moi cette partie de toi,
Qu’on ne vit qu’une fois:
Ce dernier regard ,
Au moment du départ.
Ne pars pas et donne-moi,
Ce que personne jamais ne connaîtra,
Donne-moi ce dernier souffle.
Je sais combien tu souffres,
Mais laisse-moi respirer ton soupir,
Je vois que tu veux l’offrir,
Avant de t’étourdir,
Avant de partir.
Ne déploie pas tes ailes d’or,
Pas encore, dors,
Prends ma main et serre-la fort:
Que tes mains m’étreignent encore.
Mais je vois que tu as déjà fui ce corps.
Alors, à bientôt ma vie,
C’est en moi que tu vis,
Je serai désormais ton souffle, ton regard,
Et chaque jour pour te voir,
Je soufflerai en mon miroir:
Et ma buée redessinera ton regard.
