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Pellegrino SORICELLI

Comme un vieux jouet

Tu passeras,
à côté de moi,
Sans me voir.
Tu me souriras,
Sans y croire.
Tu te lèveras,
Sans espoirs.
Et à mes côtés,
Chaque soir,
Le désespoir,
Sera ton oreiller.
La grisante magie,
Des jours premiers,
Se sera étiolée,
Et l'enivrante envie,
Du temps partagé,
Se sera envolée.
Le calque du train-train,
Aura voilé le quotidien,
Et la poussière de l'ennui,
Aura tout enseveli.
Comme un vieux jouet,
Un temps tant désiré,
Et désormais usagé,
Tu m'auras délaissé.
Je serais dans ta vie,
Une vieille maladie,
Un lancinant dépit,
Qui nuit, sans répit.
Au comptoir de ta vie,
Je serais l'ardoise à crédit,
L'interminable dette,
Que l'on regrette.
Mais j'aurais alors,
Mérité mon sort.
J'aurais eu le tort,
De snober tes SOS,
Tes appels de détresse,
Ces pleurs sucrés-salés,
Mi-joies mi-peines,
D'espoirs et de haine,
à la fois mélangés.
J'aurai laissé faire,
Et laissé l'hiver,
Engourdir nos jours,
Déperfuser l'amour,
Jusqu'au coma,
Jusqu'au trépas.
Mais jour-là,
Ne viendra pas,
J'en fais foi.


Tisseur de Rimes