Vos
poèmes

Ce film qui vous semble si navrant,
Se projetait jadis en noir et blanc,
Il y a bien longtemps:
Il mettait en scène une vie d’antan.

Vous désiriez coloriser cette vie,
Y poser les couleurs de vos envies:
Couleur de pluie, couleur d’orage.
Vous désiriez en retoucher les images,
Y planter vos décors,
Poussant les miens bien au dehors,
Et ce fut alors un grand tort.

Vous désiriez écrire votre scénario,
Voir si l’acteur jouait avec brio,
Et vous avez repassé,
Le film de son passé,
Pour connaître les protagonistes,
D’un mélodrame bien triste.
Mais bien des scènes étaient muettes,
En écrire les paroles,fut malhonnête.

La pellicule de cette vie passée,
Mettait en scène des acteurs oubliés,
Qui tous à la fin mourraient.
Quel était l’intérêt de visionner,
Les séquences ratées,
D’un vieux film de série B,
Pour concevoir le film de sa destinée?

Quel était l’intérêt déplacé,
De récrire la version dénaturée,
D’une bande originale,
Pour n’en retenir que le mal?

Mettre en scène un scénario nouveau,
Et éviter un résultat de caniveau,
C’est savoir changer de plateau,
Rechercher un nouvel éclairage,
Et croire au nouveau personnage.

Alors, même s’il n’a pas un Oscar,
Digne de tous vos égards,
Le vieil acteur,
Oublié de vos projecteurs,
Mérite le respect,
Pour ce qu’il a été,
Au nom du plaisir,
Au nom des sourires,
Qu’il a suscités,
Auprès des personnes qu’il a aimées,
Pour lesquelles il a aimé jouer,
Et pour lesquelles il sera toujours ,
Comme au premier jour,
L’éternel jeune premier,
éclairé de liberté.