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Pellegrino SORICELLI

A l'ombre des peupliers

Bonjour mon vieux copain,
Frère d'hier et de demain.
Comment vas-tu ce matin?
C'est drôle, je me souviens,
Que quand nous étions gamins,
Nous foulions déjà ces chemins,
Le coeur empli de chagrin.
Te souviens-tu des rigolades,
Derrière cette palissade?
Elle est encore là ,notre école!
Qu'est ce qu'on y a fait les marioles!
Te rappelles-tu mon vieux complice,
De nos jeux de cour,de nos malices,
Et le délice des bonbons à la réglisse?
Te rappelles-tu de l'odeur des peupliers,
Dans le bonheur de la cour de récré?
Sens encore cette odeur aujourd'hui,
Qui sature l'atmosphère à l'infini,
Tout autour de nos amis.
Eux aussi hier partageaient,
Ces innocents instants enjoués.
Te souviens-tu mon camarade,
De ces folles escapades,
Dans la lumière du matin?
Te souviens-tu de ces matins,
Définitivement éteints?
As-tu vu là-bas au loin,
Qui nous a rejoint?
Celle que tous convoitaient,
Dans la pudeur de la puberté.
Du collège au lycée,
L'approcher semblait impossible.
Elle est là aujourd'hui:c'est terrible!
Définitivement inaccessible.
Mais quel bonheur de retrouver,
Dans la cour de l'éternité,
Nos amis d'avant,
Nos ennemis d'antan,
Devenus amis indéfiniment!
Vois-tu mon copain d'éternité,
Quand gamins, en ces allées,
Nous honorions nos aînés,
Jamais nous n'aurions imaginé,
Un jour se retrouver,
En vis à vis pour l'éternité.
Face à face, en ce cimetière,
Partageant la même terre,
Dans une amitié ,mon compagnon,
Désormais scellée dans le béton.