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Pellegrino SORICELLI

A l'école de la vie

Comme il s'ennuie,
Le mauvais élève,
De l’École de la vie,
Sur ces bancs de grands !
Il y tue l'enfant,
Qui s'étiole en lui.
Il y tue l'envie,
Y noie ses rêves,
Et broie ses désirs.
Il s'y ennuie à mourir !
A l’École de la vie,
Il muselle son avis,
Et apprend à se taire,
Pour apprendre à plaire.
Il retient la leçon,
Il évite la sanction,
Et récite l'hypocrisie,
Sans comprendre,
à qui aime l'entendre.
A l’École de la vie,
Il éteint la magie,
De son insouciance,
Il tait l'innocence,
De son enfance.
Et pour laver l'offense,
Quand elle fait surface,
Pour libérer son âme,
Il porte le bonnet d'âne.
Il passe l'uniforme,
Du dernier de classe,
Du cancre de la vie,
De celui qui déforme,
Qui n'est pas aux normes,
Avec ses futiles envies,
Ni conforme à la raison,
Des premiers de classe,
Que l'on encense de mérite,
Et qui l'effacent,
Sur l'ardoise de la réussite.
A l’École de la vie,
Quand il y écrit,
La craie crisse et crie.
Sur le tableau noir,
Qui soustrait l'espoir,
Il doit en découdre,
Avec une équation,
à une inconnue,
Qu'il a bien résolu,
De ne pas résoudre.
Il la connaît bien,
Mais ne lui vaut rien :
C'est l'incorrigible raison,
Donneuse de leçons.
Il s'entêtera donc à faire,
Toujours ce qu'il préfère :
Son école buissonnière,
Sur sa terre sans arbitraire.