Vos
poèmes

Tout près de mon cœur balafré
Existe un amour qui attend
Prêt à offrir sa plume nacrée
Pour chasser les voix de Satan

Les mots dessinent un sourire
Sur mon visage empreint d'ivoire
Je n'ai plus besoin de courir
Il ne me suffit que d'y croire

Pendant que j'élève ma coupe
À la santé des invités
J'accueille la venue des troupes
Les disparus déshérités

Je ne suis jamais esseulé
Ma mémoire est si ravissante
Elle m'a tant entendu gueulé
Des rimes sonores puissantes

La main tremblante comme un vers
Je caresse l'urne de bronze
Quand je la renverse à l'envers
Il est déjà onze heure et onze

Je m'esclaffe comme un dément
Soufflant la poussière en l'air
J'empoigne un de mes instruments
La cendre tombe dans mon verre

Entre deux accords négligés
Le cristal aux lèvres, je bois
Je chante le cœur affligé
L'épitaphe sur croix de bois