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Patrick BARDIN

Vanité

Les gens n'ont pas besoin de grand chose
Pour se prendre pour ce qu'ils ne sont pas.
Et même s'ils se prennent pour des propriétaires,
Restent néanmoins pour longtemps d'un banquier, les locatai
Ils refont le monde, prennent faits et causes
Pour des missions lointaines.
Ces fiers à bras
Ont une excellente idée d'eux mêmes.
Ils sont bien, bien mieux que leurs prochains.
Qu'ils soient manants ou mondains,
Comme Larousse, à tous vents, ils sèment,
Prêchent leur bonne parole, ils s'aiment...
D'amour, tellement leur contentement de soi
Les fait joyeusement nager dans la soie.
Ces gens là ne se rendent pas compte,
Que leur soi-disant culture, leur cursus,
Leur petite intelligence, n'est rien d'autre que le conte
D'un mauvais auteur qui se la raconte.
Qui peut impressionner, à la rigueur, des puces.
Puces savantes, dressées par Alexis Grüss.
Car, même une grosse bêtasse, de son état ânesse,
Se rendrait rapidement compte de vos faiblesses.
Redescendez donc sur Terre, dames et sieurs,
Qui n'avez inventé ni le sucre, ni le beurre.
Que vous soyez mondains ou manants,
Vous aurez le même destin, car l'argent
Ne fait pas forcément, çà se saurait, que le bonheur.
Il suscite souvent de la jalousie, de la rancoeur.
Entre cousins, cousines, frangins, frangines.
A ce moment là, on préfère ses copains, ses copines,
Qui, dans ce genre de situation, feraient ainsi
Que ce que leur dicteraient leurs bas instincts.
Toujours inavoués, enfouis, cachés
Derrière de jolies manières, enfin...
Le comportement de chacun,
Dépend de l'éducation reçue, perpétrée
Par l'homme, depuis qu'il a constaté
Que c'est quand même bon de posséder,
De décider pour sa tribu, sa famille,
Et de s'approprier les terres non revendiquées.
Mais, point n'est besoin d'être rentier
Pour se trouver plus intéressant qu'une escarbille
Qui provoquera pourtant, en pleine bataille,
La mort de celui qui l'aura pris dans l'oeil.
Car, rendu un instant aveugle sous la mitraille,
Il sera fauché et tombera comme une feuille.
Alors que cet autre, qui n'aura pris dans le cul,
Qu'un vulgaire petit éclat d'obus
S'en sortira, vivra, se mariera, procréera, vieillira.
A quoi çà tient la vie ? La fatale escarbille
Est ici l'allumette qui cache la poutre
Qui vous enserre la tête, et vole, et pille
Vos cellules, vos neurones. "Rien à foutre"...
Dites vous, car totalement persuadé de votre équité,
De votre impartialité, de votre bonne vision,
Toujours juste, de votre inébranlable conviction.
Vous savez tant de choses. Alors vous concluez.
Encore en désaccord dans cette affaire?
Vous entamez derechef un bras de fer.
Vous vous agitez, criez, hurlez, vous assenez