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Patricia LARANCO

Chaleur.

Chaleur fourmillante et griffue
Exaspérée autour de vous

Chaleur poisseuse
De la rue,
Pleine
D’inhospitalité.

On se fraye un chemin dedans
Tout comme si elle n’était
Qu’un fluide visqueux, résineux
Résistant aux poussées du corps.

Marcher dehors, sur le trottoir
Gras, à vrai dire, n’est plus marcher
Mais, plutôt, fendre l’épaisseur
Ramassée, la lave de l’air.

Cette dernière veut toujours
Se refermer sur votre chair
Sur votre corps
Dont, on dirait,
Le désir de marcher
L’irrite.

A sa marche, elle oppose son
Inertie hostile, hérissée
De mille et un crochets pointus
Qui s’abattent, agrippent
La peau.

Se mouvoir paraît devenu
Crime de lèse-majesté,
Offense faite à son pouvoir,
à son emprise sans rivale.

On croirait qu’elle va
Durcir
Pour emprisonner votre corps
Dans une gangue sans merci
Comme faisait l’ambre, autrefois,
Dans les temps les plus reculés
Avec les insectes surpris
Puis enfermés
Dedans son suc.

La chaleur moite est tout autour
De votre chair, telle un corset,
On voudrait se débarrasser
D’une ruade, de son poids,
De son crépitement touffu
Qui ne veut pas se résoudre à
Cesser d’asticoter la peau
Pareil à des milliers de taons
Imbibés d’électricité.

La chaleur
Mûre, saturée :
Rixe de particules qui
Sont à l’étroit dans leur essaim