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Patricia GUENOT

Volutes

Je vis assis chez moi, dans un sombre quartier,
La peau grise et marbrée d’innombrables brûlures.
Les cendres de ma vie finissent dans l’évier.
J’ai toujours un mégot près de la commissure.

Comme l’envol joyeux de jeunes éperviers,
La fumée que j’inhale apaise mes blessures.
L’instant suivant, roi mat sur un triste échiquier,
Je rêve de m’enfuir par un trou de serrure.

Quand le bout de mes doigts prend la couleur du foin,
Que mon corps épuisé menace de syncope,
J’en allume encore une et la fume avec soin.

Tant pis si mes poumons font peur au stéthoscope,
Sur un nuage bleu, je partirai très loin.
Pourvu que l’au-delà autorise les clopes !