Au lieu d’aller donner docilement ma voix À des politicards, embryons de despote, Dont les états-majors marchent à la carotte, Je préfère aujourd’hui me prélasser chez moi.
Plutôt que de subir le cauchemar du choix Parmi un bataillon de bulletins de vote, Je me laisse charmer par les premières notes Du concert estival des oiseaux dans les bois.
Je vomis les discours des fervents patriotes, Lourdement ponctués par l’odieux bruit de bottes D’une armée qui défend des idées à la noix.
Je conspue les puissants dont les mots nous ballottent Sur le flot aguicheur de promesses d’emploi, Où transpire l’horreur de leur mauvaise foi.