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Patrice PICHS

L’homme qui aimait les gens

Chacun a ses raisons nous disait frère Jean
Dans ses films humanistes au temps du noir et blanc
Nul n’est bon ou méchant rien n’est tout noir tout blanc
Disait ce fils d’Auguste dans ses films de clown blanc

La vie est un état et pas une entreprise
Rappelait-il souvent entre et pendant les prises
Et on n’est pas en vie comme on est en campagne
Exprimait frère Jean dans sa partie de campagne

On n’est pas là pour faire on n’est là que pour être
Ne laissons pas le fer devenir notre maître
Traquant la bête humaine mais pas pour l’empailler
Il découvrait son âme et la déshabillait

Misanthrope débonnaire au regard indulgent
Cet homme-là s’appelait Jean
C’était l’homme qui aimait les gens

Couvés par son regard caméra chaleureuse
Ses acteurs témoignaient d’une nature heureuse
Cette allégresse inonde le fleuve sur l’écran
Elevant nos esprits qui se sentent plus grands

Dirigeants ou bouffons indigents des bas-fonds
Son message profond touche l’être au tréfonds
La vie est une partie de campagne sans provisions
Dont la nappe est fleurie de grandes illusions

Il filmait pour connaître et pour aimer les hommes
En disciple de Molière non-bourgeois gentilhomme
Et il nous donne à voir cet art qu’on affectionne
Cet élégant regard pinceau qui impressionne

Misanthrope débonnaire au regard indulgent
Cet homme-là s’appelait Jean
C’était l’homme qui aimait les gens

Ce chêne centenaire de notre cinéma
Sage comme Lacenaire et le Dalaï Lama
Toute cette humanité reçue en héritage
Frère Jean sans compter nous la donne en partage

Misanthrope débonnaire au regard indulgent
Cet homme-là s’appelait Jean
C’était l’homme qui aimait les gens
Il aurait aujourd’hui cent ans