Toi, Qui s’éloigne de plus en plus Dans le silence et dans le noir, Tu deviens ta propre inconnue. Il y a des trous dans ta mémoire. Je me sens seule et perdue Tu ne me reconnais plus. Je ne fais plus partie de ton histoire...
Toi, Que j’ai connu hier en des temps plus heureux, Ton regard n’était jamais triste mais maintenant C’est la mort dans tes yeux. Comment peuvent tomber dans l’oubli Ceux à qui on a déjà donné la vie...
Toi, Qui ne me reconnais pas, Souviens-toi pourtant Tu m’as déjà prise dans tes bras, Et je t’ai déjà appelée Maman. Je voudrais revoir ton sourire comme avant Mais on a volé nos plus beaux souvenirs. Depuis, tout est devenue néant...
Toi, A qui j’aurais tant de choses à dire Avant qu’on tourne tristement la page. Quand je te vois souffrir J’ai tellement mal Il n’y a que des ombres sur ton visage. On a volé le souvenir de ma plus belle image. On a pris ta vie Pour la mettre en cage...
Toi, Qui connaissais tant de gens. Mais déjà ta vie en a fait le deuil. Te voilà désormais seule, Petite femme si fragile, Prisonnière d’une maladie qui cruellement Te plonge dans l’oubli...
Toi, Qui aimais tant sourire, Tu ne reconnais plus tes souvenirs, Ton regard doucement s’est assombri. Depuis dans ta mémoire c’est déjà la nuit. Si tu savais le tourment de ne plus être reconnue De sa Maman...
Toi, Qui semble si seule. Ce soir tu n’as plus de larmes pour pleurer. Tes souvenirs se sont effacés. Je ne vois que des Silences Dans ta Mémoire. Même ton regard m’est devenu étranger. Je voudrais tuer cette maladie, Qui tient ta vie en sursis...
Toi, Que je rêve de prendre dans mes bras Depuis si longtemps déjà. Ce soir, je te fais un cadeau. Je laisse tomber les virgules et les mots, Et je te rejoins dans ton monde à toi. Je ferme tendrement les yeux, Et de tout mon cœur je fais le vœu, Qu’un jour dans l’au-delà, Peut-être que tu me reconnaîtras.
(J’ai écris ce texte avec tout mon cœur Je comprends cette dramatique douleur. Face à cette terrible maladie Qui plonge ceux que l’on aime Dans l’oubli, L’Alzheimer...)