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Pascal LAMACHERE

Regard d’été orageux

En juillet, feu la fleur déchaîne ses é-crins.
Un immense océan d'or s'arrime aux rivages !
Le timbre de l'été, est bleuté, sans nuage,
Il s'illumine, forge les manteaux d'airains
En chaire de reflets. Quand arrive l'orage
Tout l'emmagasiné s'annonce le burin.

Je regarde le ciel, je rêve du rivage
Frais de mes automnes. A leur lyre, les é-crins
Sont reliés avec les sens à fleur d'airain !
Sonnant, trébuchant sur le marbre, tel nuages
Nourriciers et gelés, que la main du burin
Seul va pouvoir former, perpétuant l'orage.

L'enchaînement violent concurrence l'airain !
Le haut tapis de gris palpite des nuages.
Au sol le vent frise la sève de l'orage,
Sous une pluie de nuit qui se brise au burin.
Au midi, un diamant à l'aveuglant rivage
Est, larme opaline de l'aube, par é-crins.

Les hirondelles volent bas, laissent les nuages
A d'autres amateurs d'aciers, migrants de l'airain.
Le coeur aimant sert du rêve comme un burin
Des frimas. Vif, éclairé, il oublie l'orage !
Voyage sur sa barque et sort de son é-crin
Les merveilles en vie, pour adoucir le rivage.

Je regarde l'instant affiner son burin :
Papillons, roses, se font voir malgré l'orage,
S'épanouissent en chantant pour eux, leur rivage
Continue d'embaumer l'air du divin é-crin,
Le vent fait fi des murs, des êtres, les nuages
Soulève en un ailleurs, où frisera l'airain !

Un dernier éclat coupe, soubresaut d'orage,
Les cieux tout de jaune. A l'affût le burin
Va finir par s'assoupir au lac, dans l'é-crin
Du miroir retournant, héliaque du rivage
Etoilé. Les rumeurs éléates font l'airain
Disparaître ! Le rêveur reprend ses nuages.

D'été... é-crins sont d'or, gerbes de feu... rivages,
Avec ou sans nuages, aux beaux jours, sont d'airains...
Les orages frappent, sculptent l'air au burin.

© Pascal Lamachère - Juin 2003