Juste avant le grand tsunami noir Je me souviendrai de l’oranger qui éclairait notre jardin d’Eden Ce rêve suspendu au sommet d’un rocher Nous l’avions inventé, te souviens-tu Dans l’antichambre de la mort Entre les blouses blanches Et les nuées froides Ultimes réminiscences du premier paradis perdu Oui, je me souviendrai de ton regard conquérant Celui qui savait escalader les nuages Celui qui réparait les porcelaines bleu persan Éclatées en mille parcelles de mémoire Oui, avant de fermer la dernière porte de vie Je percevrai à nouveau sur ma langue de carton Froide et bientôt raide comme un futur arbre mort La saveur inoubliable de l’espoir Juteuse et acidulée Comme un quartier d’agrume Qui fondait dans nos bouches Et dans nos cœurs d’amants
