Que sommes-nous devant la mort Sinon quelques grains de sable fous Abandonnés par l'enveloppe brisée d’un sablier en flammes ? Que sommes-nous devant le teint blafard De son spectre qui nous fige, Devant ses crocs qui nous infligent Le poison du non-sens, Celui qui glace le sang ? Que sommes-nous devant ce réel presque irréel, Devant les morts changés en statues de plâtre, Devant l’infâme, Devant les regards vidés de tout souvenir, Devant les aimés rangés sagement dans une boîte ? Que sommes-nous face à l’impensable, Face aux enfants dont on ramasse les corps d’anges dans les charniers ? Que sommes-nous enfin devant ce grand drame De la mort dévoilée ? Nous sommes peut-être le courage, Celui des fleurs de résistance, Celui d’une passion de vie qui s’embrase, Celui d’un Amour qui renaît au cœur des vagues, Ce "je ne sais quoi qui survit à Tout", Qui brille comme une douce certitude dans les décombres de la foi, Comme un soleil qui meurt mais renaît en d’autres que soi.