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Omar HAMZAOUI

Ma fugue du campement.

Je fus l’enfant qui fugua du camp
Ébloui par le beau tapis blanc
Engourdi, je marchais dans la neige,
Je venais d'où ? vers où allais-je ?
Sous mes pieds, crissait le givre ;
Étais-je saoul, étais-je ivre ?
Le froid glaçait mes orteils,
Plus aucun son à mes oreilles.
Chancelant, je marchais, je marchais…
Devant moi des lueurs étincelaient
Infini me semblait le chemin
Errerais-je ainsi jusqu’à demain ?
Tenir debout, je ne pouvais pas
Déjà, je sentais venir le trépas.
Mes forces, brumeuse évanescence,
Mon corps, épi d’adolescence,
Cédaient à une intense faiblesse,
Ainsi s’écroulait ma forteresse.
Je sentais la mort prendre mon âme
Dans mon cœur, las, cessait ma flamme.
Est-ce là que prendrait fin ma vie ?
Que ma jeunesse me serait ravie
Non! je ne perdrai pas tout espoir
Je tiendrai encore jusqu'au soir.
Je mis mes mains sous mes aisselles
Mon souffle devint plus lent et rebelle.
Je ne faisais qu'écouter mon intérieur
Je vaguais tel un étourdi navigateur.
Là, une main ferme me rassura,
Mon sauveur me prit dans ses bras :
Mon père était là, plus fort que jamais
"Tu es sauvé, mon fils, tu es sauvé".
Telles furent ses paroles tout heureux.
Ce fut calmement,en ami non furieux
Qu'il pardonna cette fugue du bivouac.