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Olivier BRIAT

La femme rouge

Tout de noir vêtue, les yeux sadiques et froids,
Ondulant dans la nuit en quête d'une proie,
Elle recherche inlassable de jolis jeunes gens
Dont elle s'entichera et sucera le sang.

Créature démonaique, perverse, abominable,
Aux yeux de ses victimes, elle paraît agréable
Quand douce, elle leur parle de sa voix chaude et tendre
Et qu'au bas du visage ils voient un sourire d'étendre.

Au lieu de perspectives d'ébats délicieux,
Elle verse dans leur verre pour leur fermer les yeux
Un puissant somnifère qui les rendra dociles
Pour agir aisément sur leur corps immobile.

Garce aux affreux desseins, une fois dedans sa couche
Après qu'ils soient drogués, par sa cruelle bouche,
Elle aspire le liquide si précieux pour la vie :
Le sang rouge écarlate, sans honte elle leur ravit.

La marque sur le cou n'est rien qui ne s'explique,
Elle pourrait ressembler à la piqûre d'un moustique ;
Si d'aventure certains lui posent la question,
Elle dit que des insectes habitent sa maison.

Le lendemain matin les pressant de s'enfuir
Prétextant qu'un mari pourrait bien revenir,
Elle songe tout heureuse au délicieux festin
Qu'elle fit toute la nuit sur ces pauvres pantins.

Quelquefois certains meurent quand elle s'est oubliée,
Qu'elle a son jeune amant mortellement vidé,
Elle ne s'en soucie guère pourvu qu'elle ait du sang
Pour conserver jeunesse et physique attrayant.