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Olivier AUGE

Les sons de la fugue


Dans la pénombre tardive,
Et du haut de ses cinq heures et demi,
La ville est seule.

Les heures ont tellement couru
Entre le repos du soleil et les insomnies de la Lune
Que la nuit va bientôt finir.

Et déjà chantent les oiseaux,
Dans un opéra à mille voix qui éclaircit l'horizon noir,
L'hiver du soir et ses trottoirs.

La tête du marcheur s'oublie
Dans cette musique si rare
Fuyant la redondance échappée du sons de ses pas.

C'est une cadence en deux temps
Née dans les fentes de sa marche.
C'est une cadence en deux temps, composée marchinalement:

Le velour de sa jambe gauche s'en va frôler sa jambe droite
L'étoffe rencontre l'étoffe,
Laissant filer l'instant sifflant pour qu'il se fige à L'

Le velour de sa jambe droite frôle pareillement la gauche
L'étoffe rencontre l'étoffe,
Laissant filer l'instant sifflant
Et les pieds pressés de l'amant.

Le temps souffle sur sa fugue,
Le temps souffle sur sa fugue,
Quand le chant d'oiseaux invisibles attire harmonieusement
La venue du bleu sur la ville.

Le temps souffle sur sa fugue,
Le temps souffle sur sa fugue,
Quand le chant d'oiseaux invisibles attire harmonieusement
La venue du bleu sur la ville.

Les pieds pressés de l'amant filent
Dans le froid et vers l'avant,
Les frottements du velour sifflent
Comme à l'attention de sa fuite,
Et des sentiments flottent, au dessus,
Sans rien perdre de sa trace.

Ils flottent en silence, au dessus,
Pour qu'il ne marche pas dessus.