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Nur AL DIN

Insomnies bleues

Depuis que brillent mes insomnies bleues

Des larmes de pluie coulent dedans mes veines
Et dansent trois ombres blanches au dessus de ma nuque
Mes caresses ont des gerçures qui fanent les fleurs
Par moi, des seins meurent et des ventres roulent
Des yeux s'éclipsent et des visages défleurissent

Je marche le long d'un trottoir vierge
Et laisse au derrière de moi des tapisseries moisies

Mon œil gauche reste fixe et regarde la vie...

Tout n'est que décomposition, et les chancres sont beaux
Je me sens cruellement seul quand nous allons à deux
Même quand tu me captures dans ton œil droit gris et bleu
Ta main, lorsqu'elle m'effleure, me défait lambeaux par la

Et puissé-je te dire que tout ceci n'est qu'illusion
Te parler de la splendeur du ciel quand il se voile de sombr
Défaire ton corsage pour y enfouir quelques pierreries
Ou t'écrire des vers qu'un pianiste mettrait en chanson

Mais tu n'es qu'une conne qui crève de trop rêver
Tes deux yeux sont deux orbes brûlés par un soleil la nuit
Sur tes joues coulent la laideur des beaux jours qui ont fui
Et ta blondeur nacrée n'est plus qu'une chevelure délabrée

Les statues sont tombées
La poussière s'élève
Le granit se démembre
Le plâtre se liquéfie
L'albâtre brûle
La mort tient tous les cafés
Ton cul ne reverdit pas
Et seul le marbre survit

J'entasse des mégots froids dans mes poumons-cendrier
J'espère vieillir depuis hier matin
Pourrir des membres afin que ma tristesse prenne un sens
Dans un miroir je me regarde,
Je n'y vois que suicide et incinération
Mes deux prunelles noires, qui n'ont aucune profondeur
Qui se dilatent sous l'effet des insomnies bleues
Qui ne tremblent plus depuis que toi, Louise, je t'ai tué d
A présent je m'injecte des drogues pour ne plus aimer de fe
Je ne me rase plus
Je ne vais plus chez le coiffeur
Et m'entoure de bouquets de fleurs afin de les voir périr c
Demain, je porterai des lunettes noires pour ne plus voir ré