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Noël VALLIER

Dévergondages



Hier quinze ans dans les rues tout juste après soixante
Ma carcasse pubère traînait dans quelques bars
Spleen déjà confondu et ses vagues branlantes
Près des femmes expertes avec un zanzibar

J’écumais les pavés pénétrais les gargotes
Porté par des envies d’irrésistibles maux
Que leurs collants mouchetés au dessus de leurs bottes
Sur l’asphalte trempé pressaient mes tours pénaux

Il pleuvait et la pluie tout le long de leurs jambes
Par moment ruisselait et le cuir trop trempé
De leurs guêtres brillantes les mêmes qu’on enjambe
Sous l’astre réverbère scintillait chaloupé

Sous les porches blafards se plantait une blonde
Mouillée par les rigoles sur l’escarpin juchée
Plus loin les caniveaux où quelques brunes grondent
Dégoulinent la flotte et leurs sanglots flanchés

Mes tympans résonnaient et se cognaient dans l’antre
De mon cœur chamboulé que mes sens débordaient
Et de monter l’envie me prenait l’infâmante
Avec la fille belle que mes désirs bardaient

La rue était garnie plus loin de créatures
Plus belles et la lumière soudainement projetait
Sur les flaques éparses de divines cambrures
Que l’or du boulevard sur ses trottoirs portait

A l’angle de Bata batifolaient des anges
Peu a peu dans la foule mes tourments se noyaient
Et le flot convenu des délicieux mélanges
Me prenait pudibond et je me pourvoyais