Je pars encore ce jour ce matin sur la page Terrasser mon ennui et retarder mes plaies Et les mots contenus dans mes jalouses cages Finissent sur ma feuille comme des cris d’orfraie
J’allume prudemment une à une les mèches Sur mes boulets qui traînent tout autour de mon cœur Pour exploser debout avant que mon sang sèche Devant toutes ces femmes qui ne sont pas mes soeurs
J’avais pourtant projeté hier soir devant la glace Que je me verrais bien sur la tête bien tiré Un discret catogan cette espèce de besace Partir dans les artères pleines d’effets soutirés
Cette allure improbable et ces nouveaux appas Aux femmes qui les traînent moi qui traîne mes pas Par les bleus de mon âme les mâchures et les coups Je jure d’en déconstruire à la hâte tous les groups
Je me préfère nu mais d’allure correcte Un polo sur le torse un jeans juste enfilé Cela vaut bien pour mes jours et mes pensées acerbes Que je retiens à peine sur mes heures défilées
Aujourd’hui comme hier dans mon crâne qui explose Je trierai quelques pages celles dont les couleurs Et les venues curieuses dans l’ordre qui implose Me renverront sensuelles aux charmes de mes douleurs
Ces prises sur mes peurs toujours qui rodent et traînent J’ai encore dans la tête tant de cuisses ces fleurs Ces pétales soyeux ces velours qui m’entraînent Vers des passés de rêve aux démons persifleurs
Les raisons qui les poussent vers tant de regards vides Ou d’autres plus ardents furtivement flingués Rehaussent un peu le spleen des avenues livides Et carrossent encore leurs charmes déglingués
Je partais ce matin un peu gai sur la page Reconstruire mon ennui et reprendre dés à dés Ces désordres d’une nuit qu’un sommeil plein de rage Laissait au seuil perdu de sa blanche, tailladés