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Noé DESISLES

Sable et contrebande.


Je marche sans bruit aux abords de ton sommeil.

La vieille porte entrebâillée souffle un air livide

Qui court entre les pieds du lit et les fauteuils.

Ton souffle tiède condense une fleur de givre.



Il faut que la panique te saisisse au réveil,

D’avoir su ton sommeil que les murs consolident

Guetté par les étoiles et la nuit que j’effeuille

De mes yeux et griffes qui t’ont pourtant laissé vivre.



J’ai crocheté tes malles et dit à tes oreilles,

Que je sais le nom des morts et des chrysalides

Que je sais où tu caches leurs plaies à ton orgueil.

J’ai laissé l’entrée ouverte comme un vieux livre.



Lorsque la nuit ton grossier navire appareille,

Vers les eaux sombres, c’est leur sang versé qui se vide.

Tu crains le silence et ma mort dans les tilleuls

Bordant l’aller retour de tes pensées chétives.



Je reviendrai encore la nuit entre les treilles

Voler du sucre et les mémoires insipides,

Serrées à l’aine, au cœur comme un vieil écureuil.

Ton remord nu au froid du matin me délivre.



Lorsque je brise encore les bardeaux qui étayent

Cette muraille bâtie contre ta peur du vide,

Je sais en te voyant dormir si loin du seuil

Que tu viendras la refermer sans me poursuivre.