Traduire le monde
Traduire le monde.
Le monde en abonde:
De ces traductions –
Quelle bénédiction !
Traduire le monde.
En quelques secondes,
Je sens le bonheur
De l’apesanteur !
Ma vie trépidante n’est plus ce qu’elle était.
Maintenant, c’est évident, je suis sûre qu’elle me plaît,
Car depuis quelque temps, je suis
Une formation de langages exquis.
Les langues ne sont pas des langues
Mais un mode de vie en yin-yang
Pour moi qui sait se transporter
Dans d’autres mondes, sans voyager.
Quand même, j’aimerais bien voyager
En France, aux States et en Corée
Pour voir des monuments, paysages, vignobles
Et pour vaincre mes peurs ignobles.
L’institut à Munich de langues étrangères
Me fera traductrice-interprète à la légère
Puisque j’ai déjà un cinéma en tête
Et que je traduis le monde par faire une fête !
Traduire le monde.
Le monde en abonde:
De ces traductions –
Quelle bénédiction !
Traduire le monde.
En quelques secondes,
Je sens le bonheur
De l’apesanteur !
Et quand je revois le passé,
Et tout ce que j’ai délaissé,
Je me dis : « T’inquiète, oublie !
Car tu as trouvé ton nid »
J’ai le monde au bout de ma langue énorme,
J’ai le cœur léger qui prend sa forme,
C’est le cœur qui bat, qui me donne envie,
De finir mes tâches, d’enrichir ma vie.
Je caresse les langues jusqu’au bout de l’échine,
Je les aime toutes de mon cœur, j’suis pas une machine.
J’adore les transformer, quel pouvoir magique !
Ô sons magnifiques, ô paroles prolifiques !
Le temps passe, les gens passent
Tout va vite, on se casse, on boit la tasse !
Mais les langues, elles résistent, elles persistent.
Elles respirent, elles parlent, elles existent !
Traduire le monde.
Le monde en abonde:
De ces traductions –
Quelle bénédiction !
Traduire le monde.
En quelques secondes,
Je sens le bonheur
De l’apesanteur !
